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Exposition : la Seine, la Seine… émoi

Photo du rédacteur: Paul-Lionel QuivigerPaul-Lionel Quiviger

Dernière mise à jour : il y a 6 jours

Rives Gauche et Droite à travers le temps : une exposition éphémère qui se déroule au centre d’art flottant du 13ᵉ arrondissement de Paris (Quai de la photo) du 5 juin au 8 septembre 2024. Sur les berges ou sur le fleuve, du 19ᵉ au milieu du 20ᵉ siècle, la Seine exposée sous plus de 80 clichés originaux.

Depuis l’aube de la photographie en France - début du 19ᵉ siècle - Paris et son fleuve n'ont cessé d'être des modèles prisés par les artistes. Guérin, Branger ou encore René-Jacques ont fait de la capitale française leur muse. Grâce aux archives présentées par la galerie Roger Viollet, en partenariat avec le Quai de la photo, les visiteurs peuvent se familiariser avec ce qu'ont été naguère la ville lumière et le fleuve qui la traverse.


Immersion totale


Au rez-de-chaussée d'une péniche sur le fleuve, les clichés en noir et blanc sont teintés d'un vert-brun, effet de la réverbération d'un soleil parisien qui se reflète dans la couleur terne de l’eau. La légère houle rend l’exposition vivante. Le visiteur se retrouve comme guidé par les légers tangages du début à la fin de la galerie. Comble de l’expérience, bien qu’elle soit figée en photographie, la Seine semble en mouvement.


Dans les clichés exposés, on y découvre un fleuve en constante (r)évolution : construction des premiers métros immergés, baignades estivales des Parisiens, et même des déroulés d'épreuves aquatiques lors de compétitions sportives… Analogie fortuite avec les Jeux olympiques de 2024. Et cela, près de 150 ans plus tôt.


Un retour passionnant dans le temps


Tout au long de l’exposition, les activités de plaisance sont mises à l’honneur. Par un cliché de Maurice-Louis Branger, capturé en 1909 à Asnières, on découvre un plaisancier chevauchant son amphibocycle (vélo flottant)… sur la Seine. Spectacle incongru pour un Parisien du 21ᵉ siècle. Mais cynique pour un fleuve dans lequel les Vélibs’ jonchent à présent ses fonds.


L’imagination des riverains ne manquait pas d’originalité. Et cette exposition prouve que toute occasion de barboter dans le fleuve ou de flâner sur ses berges, était bonne à prendre. Comme en témoigne un incroyable cliché d’un plongeur qui, depuis le haut des quais du centre-ville, s’élance dans le vide pour atterrir dans les eaux troubles du fleuve. Ou bien celui de l’improvisation d’une partie de pêche sur le bord d’une jetée que l’on devine proche des sites industriels de l’époque.


Mais la Seine est un fleuve capricieux qui peut se fâcher et congédier les riverains des plaisirs qu’il peut offrir. Paris s’est déjà retrouvée les pieds dans l’eau. Ce n’est qu’alors que le génie inventif des Parigots prend le dessus et transforme la ville lumière en Venise du Nord. La galerie Roger Viollet a ressuscité une série de clichés des crues capturés au début du 20ᵉ siècle, qui témoignent du potentiel dévastateur de ce cours d’eau. Ainsi, la capitale a changé de visage entre le 21 janvier et le 8 mars 1910 pour laisser place aux canaux dans ses rues les plus inondées. Mais ce n’est pas pour autant que les photographes ont délaissé leurs appareils. Comme en témoignent les images d’illustration des timbres d’époque, capturées par l’éditeur Léon & Lévy, dont certaines œuvres sont exposées au Quai de la photo.


À demain les Jeux !


Grâce à la renaissance de tels clichés qui retracent les évolutions de la capitale française et de son fleuve, un peu de rêve et d’insouciance sont dispensés aux visiteurs en quête de connaissances sur Paris. Peut-être même que l’influence de certaines photographies va en encourager plus d’un à sauter dans le grand bain d’une Seine qui accueillera le monde dès le 26 juillet. 


En attendant ce rendez-vous olympique, le Quai de la photo propose cette exposition jusqu’au 8 septembre 2024 au centre d’art flottant amarré dans le 13ᵉ arrondissement de Paris.

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